Prescription de medicaments ( hyperactivité ? )

Je viens de découvrir, avec ... stupeur, que la pedopsy d'un de mes petits patients lui fait prendre depuis 2 ans du "con...ta 36 mg" ( je ne sais pas si je peux donner le nom ). J'ai cherché sur le net et j'ai trouvé

Citation :

Le méthylphénidate appartient à la famille des médicaments appelés stimulants. Il est utilisé dans le traitement du trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité (TDAH). Il aide à augmenter l'attention et à diminuer l'agitation des enfants et des adolescents âgés de 6 à 18 ans pour qui un médecin a posé le diagnostic de TDAH.

Alors certes je suis ok que dans le cas de l'hyperactivité ce soit indiqué ( en fait je n'y connais que dalle dans ce domaine là hein..; et j'avoue que l'idée de faire prendre des genres d'amphet à un enfant ça m'effraie un peu ... mais bon... bref... N'y connaissant rien je dirais que si ça a de vraies vertus dans ces cas là, why not... bref )...
Mais là, ce gosse , clairement il n'est PAS hyperactif. Je n'ai jamais vu passer un papier diagnostiquant son hyperactivité.... et puis il n'est clairement pas hyperactif. c'est un jeune ( 10 ans ) qui a une situation familiale dramatique , il est en placement judiciaire, etc... Bref le genre d'enfant qui souffre surtout de carences affectives, de manque de confiance en lui etc... et qui du coup est forcément parfois "à fleur de peau" .... Mais bon... si on devait dire que tous les gosses un peu violents sont "hyperactifs".... pétard on verrait des hyperactifs partout... L'hypeactivité c'est une pathologie bien définie, et je suis très choquée de voir qu'une pedopsy file à mon petit patient des médoc uniquement censés être prescrits dans le cadre de l'hyperactivité. Tout ça pour qu'il saoule moins son entourage et l'école....

Bref ...

histoire de généraliser un peu tout mon blabla j'ouvre le sujet et voici donc ma question :

Connaissez-vous des enfants hyperactifs ( avec un diagnostic posé hein ) ?
Que pensez-vous des médicaments ( stimulants ) que l'on prescrit à ces enfants ?
que penser parfois aussi de ces enfants qui ne sont pas hyperactifs, mais que beaucoup s'évertuent à vouloir qualifier de tel histoire de pouvoir leur filer des medoc et avoir enfin .. la paix ?
etc..
Bref mon sujet est super flou, mais au moins il pourra partir dans la direction que vous souhaitez , si le sujet vous intéresse

oui je connais un enfant hyperactif. ses parents sont désespérés. il les menace avec un couteau lors de ses crises, à treize ans, ils ne le laissent pas seul chez lui de peur qu'il mette le feu à la maison;

cela fait six ans à peu près que l'enfant rencontre tout un tas de pédopsy, psychologue scolaire, médecin, psychiatre, et il en est à son troisième traitement "en essai", ils ne connaissent pas les effets à long therme de son médicament.

la seule chose que je puisse faire, c'est écouter cette collègue/amie, car je ne sais plus trouver les mots pour la réconforter....

la "vraie" hyperactivité c'est vrai que c'est déconcertant ... et usant :-) Dans ces cas là les médicaments sont un réel soutien j'imagine.

apparement, oui, mon amie me dit que c'est un peu mieux avec les médocs, enfin, elle veut dire "déjà il n'est plus violent à l'école, à la maison, c'est autre chose...."

à chaque fois, ça me glace quand elle me raconte....

luna a écrit:

oui je connais un enfant hyperactif. ses parents sont désespérés. il les menace avec un couteau lors de ses crises, à treize ans, ils ne le laissent pas seul chez lui de peur qu'il mette le feu à la maison;

cela fait six ans à peu près que l'enfant rencontre tout un tas de pédopsy, psychologue scolaire, médecin, psychiatre, et il en est à son troisième traitement "en essai", ils ne connaissent pas les effets à long therme de son médicament.

la seule chose que je puisse faire, c'est écouter cette collègue/amie, car je ne sais plus trouver les mots pour la réconforter....

Mais ce que j'ai mis en gras, ce ne sont pas des symptômes d'hyperactivité...

Je ne sais pas, des troubles du comportement avec passages à l'acte violents, mais à ma connaissance (limitée certes), c'est loin d'aller systématiquement de pair.(même si la frustration peut entrainer d'autres difficultés, j'imagine)

Pour ce qui est des médicaments, à l'époque lointaine où j'ai fait ma dernière année d'études, je lisais des avis très critiques sur la ritaline dans Charlie Hebdo tout en observant qu'on en prescrivait beaucoup dans le service (de pédopsy) où j'effectuais mon stage. J'étais assez sceptique.

Puis l'un de mes patients, assez insupportable, en a pris, et ce fut assez miraculeux.

Alors j'imagine que si le diagnostic est bien posé, oui, il me faut me rendre à l'évidence que ce n'est pas forcément de l'abus...

Pour ton gamin, tu l'as connu avant le traitement?

Cette pédopsy n'est elle pas à même de poser le diagnostic? (pour le fait que tu n'en aies vu nulle trace, c'est plus troublant, mais ça pourrait être pour qu'il ne se trouve pas étiqueté)(vraie question, hein, pas "Bobo, laisse béton elle sait mieux que toi" )

Et puis autre truc étrange, ces médicaments ne se prennent normalement pas "en continu" si je me souviens bien, l'idée étant que le patient en prenne le moins possible.

abi, tu sais, je n'ai que les éléments qu'elle me raconte, et je suppose qu'elle a besoin de se confier quand c'est extrême chez eux. elle me présente les choses comme "mon fils est hyperactif... il nous menace"

c'est sans doute beaucoup plus compliqué que ça..

luna a écrit:

abi, tu sais, je n'ai que les éléments qu'elle me raconte, et je suppose qu'elle a besoin de se confier quand c'est extrême chez eux. elle me présente les choses comme "mon fils est hyperactif... il nous menace"

c'est sans doute beaucoup plus compliqué que ça..

Oui, je comprends bien

Je ne précisais que pour être sûre qu'on ne fasse pas d'amalgame.

En tout cas...

ouais, ça craint en tout cas.

justement si y'a des infos que je pourrais lui transmettre, j'attend de vous lire.

la situation de cette famille est dramatique.

Lors d'un stage en pédospy, on a eu un grand débat avec le pédopsy responsable du service, les infirmières et tout le personnel de l'hôpital de jour: en fait, pour le pédopsy en place, l'hyperactivité n'existe pas en tant que tel, beaucoup de gamins sont dits "hyperactifs" alors qu'ils souffrent d'autre chose (en général, une psychose infantile). Du coup voilà, je ne sais pas quoi en penser personnellement, mais comme Abi je trouve un peu effarant que certains praticiens prescrivent de la ritaline à tour de bras dès que le gamin est un peu agité...

Abi a écrit:

Pour ton gamin, tu l'as connu avant le traitement?

oui je l'ai connu avant traitement : il restait tout à fait assis pendant la 1/2 heure de séance , il pouvait rester sur un exercice relativement longtemps, etc bref RIEN d'un hyperactif quoi. Et puis quand on regarde son parcours familial on s'aperçoit de suite que ses troubles du comportement ( si on peut parler de "trouble" hein... parce que bon... disons qu'il extériorise juste la violence qu'il a en lui, violence en réaction à ce qu'il a subi au cours des ans... )

Bref ...
Et en plus je dois dire que concernant son comportement en séance je n'ai pas vu d'avant/après prise du médoc.
La seule qui semble ravie c'est la nana chez qui il est placé ( en famille d'accueil ) (une vraie co....asse , elle n'arrête pas de le comparer à son propre fils , qui lui "au moins " est sage, sérieux, etc... Bref je ne sais pas comment sont délivrés les agréments pour les familles d'accueil mais bon... ça me révolte de savoir que cette nana a été jugée compétente pour accueillir des gosses alors qu'elle me semble tout sauf adpatée à cette tâche.... )

Abi a écrit:

Cette pédopsy n'est elle pas à même de poser le diagnostic? (pour le fait que tu n'en aies vu nulle trace, c'est plus troublant, mais ça pourrait être pour qu'il ne se trouve pas étiqueté)(vraie question, hein, pas "Bobo, laisse béton elle sait mieux que toi" )

elle pourrait poser le diagnostic, certes, mais très sincèrement je ne pense pas qu'elle l'ait fait. J'ai assisté à pas mal de réunion au centre où elle reçoit , pas mal de réunions en équipe educ, etc... Bref je crois pouvoir connaître suffisamment le dossier de cet enfant et pourtant je n'ai jamais entendu parler d'hyperactivité .
La pedopsy semble lui filer ce medoc sans que le disagnostic soit posé.
( et puis je me répète : il n'a , pour moi, pas le profil d'un hyperactif. )

enfin bref... c'est bien triste pour cet enfant... j'y ai pensé toute la soirée. Le genre de gosse qui en fait a juste besoin d'un câlin ( la nana de l'aide sociale racontait que quand il y avait des visites de la mère, toujours sous contrôle de personnes de l'aide sociale, quand ce jeune garçon se mettait à pleurer c'était les personnes de l'aide sociale qui disaient à la mère " là vous voyez il aurait besoin que vous le preniez dans vos bras, etc ... ) , que personne ( ni sa famille , ni sa famille d'accueil ) n'est capable /n'a envie de lui faire .... Et du coup on l'assomme avec ces médoc histoire qu'il soit moins "pénible" .... Bref c'est horrible ... ça me rend triste de voir ça. Pauvre gosse.

Enfin... c'est un autre débat tout ça, qui n'a pas grand chose avec le titre de mon sujet... mais bon... c'est bien triste.

Inox a écrit:

prescrivent de la ritaline

hop , puisque je vois que vous citez le nom des médicaments je cite le nom du mien , peut-être pourrez vous me dire s'il peut être prescrit "hors" hyperactivité.
c'est du "concerta 36mg".

boreale a écrit:

La seule qui semble ravie c'est la nana chez qui il est placé ( en famille d'accueil ) (une vraie co....asse , elle n'arrête pas de le comparer à son propre fils , qui lui "au moins " est sage, sérieux, etc... Bref je ne sais pas comment sont délivrés les agréments pour les familles d'accueil mais bon... ça me révolte de savoir que cette nana a été jugée compétente pour accueillir des gosses alors qu'elle me semble tout sauf adpatée à cette tâche.... )
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enfin bref... c'est bien triste pour cet enfant... j'y ai pensé toute la soirée. Le genre de gosse qui en fait a juste besoin d'un câlin ( la nana de l'aide sociale racontait que quand il y avait des visites de la mère, toujours sous contrôle de personnes de l'aide sociale, quand ce jeune garçon se mettait à pleurer c'était les personnes de l'aide sociale qui disaient à la mère " là vous voyez il aurait besoin que vous le preniez dans vos bras, etc ... ) , que personne ( ni sa famille , ni sa famille d'accueil ) n'est capable /n'a envie de lui faire .... Et du coup on l'assomme avec ces médoc histoire qu'il soit moins "pénible" .... Bref c'est horrible ... ça me rend triste de voir ça. Pauvre gosse.

Enfin... c'est un autre débat tout ça, qui n'a pas grand chose avec le titre de mon sujet... mais bon... c'est bien triste.

je ne connais strictement rien à tes "pouvoirs" et droits professionnels, mais tu ne peux pas signaler à l'ASE ou au service qui le suit que tu perçois quelque chose d'anormal dans le comportement de la famille d'accueil ?

ben lors des réunions au centre , avec la pedopsy, la nana de l'ASE, la psychomot etc... chaque fois on en parle, on parle du fait que cette nana ( le ... "mère" d'accueil quoi ) ne sait pas vraiment s'y prendre avec ce petit, à la limite le mari de cette nana a un meilleur comportement, mais elle ... enfin bref...
et toujours le même constat: oui mais alors que faire de ce petit? où le mettre ? pas d'autre famille pour l'instant. Et puis le sortir de cette famille ( il y est depuis 6 années ) serait une rupture de plus dans son parcours, qu'est-ce qui serait le mieux ou pas...

la seule option trouvée pour le moment c'est d'envisager un placement dans une école avec internat, histoire qu'il soit moins souvent dans sa famille d'accueil et que les uns et les autres puissent souffler un peu et se retrouver plus sereinement les wkd...

enfin bref...

boreale a écrit:

La seule qui semble ravie c'est la nana chez qui il est placé ( en famille d'accueil ) (une vraie co....asse , elle n'arrête pas de le comparer à son propre fils , qui lui "au moins " est sage, sérieux, etc... Bref je ne sais pas comment sont délivrés les agréments pour les familles d'accueil mais bon... ça me révolte de savoir que cette nana a été jugée compétente pour accueillir des gosses alors qu'elle me semble tout sauf adpatée à cette tâche.... )

Je connais un assistant social (oui, il y a des hommes ds cette profession !) qui m'expliquait qu'il était en charge des enquêtes pour délivrer les agréments des assistantes maternelles et des familles d'accueil, et il était scandalisé parce qu'à chaque fois qu'il émettait un avis défavorable, le Président du Conseil Général passait outre "au regard des besoins"...

Bouh, les boules cette situation Bobo. On se ramène parfois de ces boulets de tristesse chez nous, quand même.

J'en ai eu ma dose aujourd'hui aussi. Deux môminettes pour lesquelles je me suis demandé si un signalement n'allait pas devenir nécessaire à plus ou moins long terme.

Lorène a écrit:

à chaque fois qu'il émettait un avis défavorable, le Président du Conseil Général passait outre "au regard des besoins"...

oui, d'après ce que j'ai compris il y a trop peu de familles d'accueil en fait, alors du coup... ben ils prennent ceux qui se proposent en gros quoi... c'est dramatique...

Abi : oui c'est vrai que c'est difficile de ne pas se sentir concerné parfois, je me rappelle les études , où on nous encourage bien à ne pas trop nous investir "au-delà" , à ne pas trop mettre d'affect , patati patata, mais c'est pas fastoche à faire "en vrai"

Ah j'aimerais avoir le temps et l'énergie de développer.

En général un diagnostic doit être posé avant d'initier un traitement du type Rilatine (si je ne me goure pas le Concerta c'est la version à libération prolongée pour éviter d'en prendre toutes les 4 heures).

Il y a des critères très précis mais en gros il y a ç la fin soit un TDAH à composante plutôt hyperactive, ou attentionelle ou mixte.

En très gros, les vrais hyperactifs ont un excès de Dopamine je crois (mais plus très sure) dans le cerveau et en très très schématique, quand tu donnes un 'excitant' ça les calme.

Genre + + = -

C'est d'ailleurs une manière de confirmer le diagnostic, si l'enfant est plus excité c'est que ce n'était pas ça . L'enfant ou l'adulte d'ailleurs.

L'hyperactivité est une vraie maladie reconnue et tout mais le problème c'est que en général c'est un diagnostic poubelle, où se retrouvent tous les troubles du comportement.

je ne sais pas si ma pensée est très claire

poulpy a écrit:

je ne sais pas si ma pensée est très claire

ce que tu as écrit est compréhensible ;-) si si !

merci pour les précisions du coup

boreale a écrit:

poulpy a écrit:

je ne sais pas si ma pensée est très claire

ce que tu as écrit est compréhensible ;-) si si !

merci pour les précisions du coup

En effet. Ce dont je me souviens de mes études à l'époque où l'on parlait plus d'hyperactivité que de déficit attentionnel, c'est que ces enfants, ce n'était pas qu'ils bougeaient trop, mais qu'ils ne se concentraient/posaient pas assez et les amphétamines (je crois bien que la ritaline appartient à cette catégorie) les dopaient afin qu'ils en soient capable et, paradoxalement, les calmait.

Ce qui rejoint ce que tu dis.