Et si on rêvait? Votre école idéale

Allez, le sujet sur montessori me donne envie de vous demander, elle ressemble à quoi votre école idéale?
Que ça soit du côté parent, du côté élève, du côté professionnel, on a une idée de l'école qu'on aimerait pour nous, nos enfants.

Et si chacune venait raconter son école idéale?

Une école où aucun enfant ne souffrirait de ses différences, crois-moi, je parle en connaissance de cause!
Voilà l'école idéale!!!

Pas d'école

Un précepteur le matin - début d'après midi avec, selon les âges, orientation sur les langues anciennes (latin, grec), les langues vivantes (français, anglais, allemand), l'histoire (et donc la géo) européenne et les sciences. Pondération de cette orientation selon les capacités et les désirs de l'enfant.
Et l'après-midi, des activités sportives et / ou culturelles (musique et dessin principalement).

M'enfin, ça, c'est que j'aurais aimé pour moi plutôt

Je commence...
Je pense que je viendrai rajouter des choses.

Mon école idéale est:

Gratuite et publique. Parce que je reste convaincue que l'école c'est l'affaire de tous, de la sphère publique et que l'Etat doit la prendre en charge.

Mon école est une école laïque qui n'a pas peur de parler des religions pour autant.

L'école des tout petits serait une école en douceur, respectueuse de leur rythme, où l'on vit avec les autres ensemble dans un même lieu mais sans faire violence à nos propres besoin, nos envies. une école où l'on peut être soi et avec les autres sans qu'aucun se sente écrasé. ALors bien sûr avec des pédagogies Montessori ou dans le même genre.
une école avec peu d'effectifs, où les petits travaillent aussi avec les plus grands.
Des classes de plusieurs niveaux donc.

Des instituteurs heureux. qui aiment leur travaillent et qui sont là parce qu'ils le souhaitent vraiment. DEs enseignants qui ne sont pas houspillés par la hiérarchie, qui sont bien payés, reconnus par tout le monde comme exerçant un métier super important et donc heureux d'être là ils ne passeraient pas leur sentiment d'injustice sur les enfants.

Une école qui ne laisserait pas de côté les élèves ne difficulté ni les élèves très doués.

( je reviens j'ai trop faim )

gratuite, surtout pour les études supérieures.

luna a écrit:

gratuite, surtout pour les études supérieures.

On en est loin,

Il y aurait de petits effectifs, une attitude bienveillante vis à vis des enfants et une pédagogie différenciée, vraiment. (bon à part les petits effectifs et les contraintes que ça entraîne pour la différenciation et la disponibilité, on n'a pas à se plaindre).

Les parents ne seraient pas considérés comme des empêcheurs de bien éduquer en rond, mais comme des partenaires et seraient bien traités, avec respect même si l'instite a en tête qu'ils ont eux même des difficultés par exemple (après je sais qu'il y a des "cas" mais des instites que je connais ont tendance à partir du principe qu'il n'y a que ça, pas dans l'école de mes enfants, ouf !).

Les enfants qui en ont besoin bénéficierait de la présence d'un ou une AVS motivé (correctement payé, formé à sa pathologie et bénéficiant de temps de réflexion autour du travail mené).

Après sur la pédagogie, on gagnerait à se détacher d'une conception "scolaire" des programmes (les "progressions", rester bloqué sur l'idée que telle connaissance doit absolument être acquise avant telle autre ) et à favoriser la découverte, l'émergence d'un besoin d'une connaissance qui rend évidente l'acquisition de celle ci. Au rythme de chacun. Parce que l'enchainement leçon/exercices d'application, je ne suis pas convaincue que ce soit efficace en plus de ne pas être motivant.

c'est dôle de vous lire car la première chose que je pensais voir comme réponse à cette intéressante question aurait été, à mes yeux, la question du redoublement. Car je pense que l'école idéale (et on y travaille croyez-moi :p ) serait une école sans redoublement...

ensuite oui petits effectifs, profs mieux considérés mais aussi bâtiments accueillants (ce qui n'est pas le cas partout, loin de là)

personnellement mon école idéale comprendrait aussi de vraies instances permettant aux enfants/Ados de s'exprimer et d'être entendus comme partenaires de leur formation. Idem avec les parents.

L'école idéale serait aussi celle qui permettrait aux plus grands de se former dans le métier de leur choix, en relation avec les réalités de ce métier, les nouvelles technologies liées à celui-ci (ce qui est rarement le cas, question de volonté politique dans le choix des budgets) mais aussi une école où on n'impose pas de choix définitif avant qu'on ait l'âge de pouvoir les prendre (choisir un métier à 14 ans me parait vraiment une erreur dans la majeure partie des cas)

enfin, mon école idéale ne laisserait personne sur le carreau, permettant à chacun de trouver sa place et ne permettrait plus, en ce 21ème siècle, d'avoir autant de jeunes sans qualification, d'adultes analphabètes ou fragilisés par leur manque d'esprit critique.

Je crois que parler d'école idéale, c'est remettre la société en entier en question...

ceci dit Abi la question de la situation mobilisante en lieu et place des traditionnelles "théorie+application" est appliquée, en tout cas en Belgique, depuis belle lurette...De même les notions à aquérir avant d'autres sont laissées, de plus en plus, à la libre appréciation de l'enseignant (car même si dans certains cas ça ne se justifie pas,dans d'autres c'est évident qu'on ne construit une maison que sur certaines fondations...). Les méthodes entre nos deux pays sont trèèès différentes, j'en suis le témoin chaque jour (je travaille dans une école qui, bien que belge et en Belgique, accueille un nombre très important de jeunes Français dépités par le système de leur pays)

J'ai au moins deux "copines" instites d'une rigidité à pleurer sur la question (et sur la façon dont il faut rentrer dans le moule, plus largement) et pour rééduquer la logique et les maths, j'ai une très mauvaise image de ce qui est pratiqué en primaire sur le plan pédagogique en maths. En France évidemment.

Je crois qu'un manque de formation initiale oblige les instites à bidouiller avec plus ou moins de bonheur (d'instinct, d'application...) et je me suis souvent demandé ce que les mêmes leçons que je reprenais avec Nils en vérifiant que la compréhension était OK en profondeur (et encore, il n'a eu aucune instite qui pose vraiment problème, je le redis) pouvait donner en étant juste apprise sans être "reprise", comme des recettes.

L'école idéale pour les uns ne le sera pas pour les autres...

Il y a des choses qui me tiennent à coeur et , quand je ne les ai plus "senties" , j'ai quitté l'école où je travaillais depuis 16 ans pour les retrouver ailleurs : j'aime la liberté dans mes horaires, les projets concrets inter-classes , la disponibilité et l'enthousiasme de mes collègues, la façon qu'elles ont de se remettre en question, l'envie d'avancer, d'aller plus loin, de se battre contre les instances ( P.O, inspection) quand elles estiment avoir raison , la fluidité avec laquelle les enfants passent d'un groupe à l'autre , la communication constructive entre nous, le respect du boulot et des personnes, l'apprentissage par expériences et l'autonomie , le respect de soi et des autres ...
J'aimerais la participation des parents dans nos efforts pour appliquer certaines méthodes, pour asseoir les acquis , pour former des équipes dans la perspective d'aider l'enfant dans le même sens et non en opposition ..
J'aimerais aussi être suivie par le P.O pour les menus travaux (certaines écoles sont dans des états déplorables ), panneaux d'affichage, propreté dans et autour de l'école, respect de la sécurité ...
L'école idéale , pour moi, c'est d'abord l'école où l'enfant est heureux d'y aller ...( et les profs aussi )

sylvie a écrit:

accueille un nombre très important de jeunes Français dépités par le système de leur pays)

je rebondis la dessus, parce que mon petit frere a du faire ses études en Belgique, justement parce que le systeme Francais ne lui convenait pas du tout, et il a été ravi d'etre la bas, s'est épanoui et n'a jamais si bien bossé qu'en Belgique

une école avec
- pas de programme imposé
- pas de note ni de compétition, une école coopérative
- la possibilité d'apprendre à son rythme, des choses qui nous intéressent, en tenant compte des différences de chacun, des handicaps et des affinités
- une implication de tout le monde dans le fonctionnement de l'école (préparation des repas, nettoyage, décoration, ...)
- plus vraiment de maîtres ni d'élèves, mais une implication de chacun dans les décisions à prendre, les choix à faire, les problèmes à résoudre
- des groupes multi-âges, apprendre les uns avec les autres, être tour à tour apprenant et enseignant, avoir la possibilité et le temps de faire de la recherche et de partager ses découvertes
- la possibilité d'apprendre la permaculture, la couture, le bricolage, le tissage, la vannerie, la maçonnerie, l'architecture, ... toucher à tout ce qu'il est utile de savoir pour une vie autonome
- une grande place laissée au jeu, aux arts, à la créativité
- de la souplesse dans les horaires et les lieux, une ouverture à la rencontre, aux sortie, aux découvertes

Bon, ça me tient vachement à coeur en ce moment.

Je suis d'accord avec plein de choses qui ont été dites, surtout sur la gratuité et la laicité of course, mais aussi sur l'absence de redoublement et le programme non imposable ( )

Mon école idéale: elle est ouverte, les enfants pourraient aller de classe en classe selon leur "niveau" dans un domaine, sans jugement, juste avec à l'esprit le respect du rythme de chacun

Sinon je suis complètement d'accord avec Mono, surtout sur le dernier point, avec possibilité pour les parents de vraiment "rentrer" dans l'école, au sens littéral comme au sens figuré, dans le quartier où je bosse les parents ont peur de l'école, et du coup ne nous font pas confiance, c'est pas comme ça qu'on démarre bien dans la vie.

Concrètement: j'adorerai bosser dans une école à pédagogie alternative, mais y en a pas par chez moi (oui un jour j'en monterai une), en attendant, ma classe de cm1-cm2 n'en a que le nom, les élèves sont répartis en groupes de compétences multi-ages, je les encourage à travailler ensemble, y a quasi plus d'enseignement frontal mais seulement des ateliers avec chaque groupe (pendant que les autres bossent en autonomie), y a pas de notes (presque pas...) mais des ceintures de couleur comme au judo, y a tout plein de jeux en libre accès...
je sais que mes élèves sont contents de venir à l'école. et ils bossent sérieusement.
mais ça demande du temps, de l'investissement, on avait pensé à faire ça dans toutes les classes mais il faut une équipe stable et motivée, c'est pas toujours facile.

Ce que je ne voudrais plus voir dans mon école idéale:
Je note quand même les cm2 dans certaines matières. J'ai gardé plein d'élèves de l'an dernier, mais j'ai quand même des nouveaux. Je rends une éval à un gamin, il a 13, sa voisine que je n'avais pas l'an dernier se met à pleurer à chaudes larmes et me dit "ça veut dire que j'ai moins que 13..."
Je lui ai expliqué que je ne rendais jamais les copies notées dans l'ordre. La pauvre gamine ne connaissait que ça, que l'humiliation d'attendre sa copie et de savoir que la note descend...et ça dans les petites classes! ça m'a tuée je crois...

penny a écrit:

Je lui ai expliqué que je ne rendais jamais les copies notées dans l'ordre. La pauvre gamine ne connaissait que ça, que l'humiliation d'attendre sa copie et de savoir que la note descend...et ça dans les petites classes! ça m'a tuée je crois...

ça se fait ça????

j'ai eu des profs qiu faisaient ça dès le primaire je crois...

et jusqu'au lycée. je détestais

edit : meme en prépa! je m'en souviens! alors déjà que c'était un peu humiliant d'avoir des notes en dessous de 7/20, mais en plus subir le classement et les commentaires en public... mais bon à la fin j'en avais plus rien à faire de ce qu'on me disait

C'est gerbant!

Eh oui ça se fait, et c'est bien plus répandu qu'on ne le croit (et bien qu'humainement j'aime beaucoup la collègue qui fait ça, on n'arrivera jamais à s'entendre là dessus...)
pour faire court, y a plein de collègues qui partent du principe que le collège c'est dur, que la vie c'est dur, que c'est comme ça et qu'il vaut mieux préparer les gamins direct (c'est comme ça qu'on se retrouve avec des rangées de table par deux en maternelle... )
d'autres partent du principe que les écoliers sont les citoyens de demain et que c'est eux qui changeront la société...(je vous dis pas dans quelle catégorie tous nos voeux d'école idéale ici présents se rangent hein...)

C'est atroce

Mais ça ne se fait pas du tout chez vous, amies belges ? Chez nous c'était monnaie courante, cette pratique.
Ma foi, j'ai l'impression que ça m'a plus stimulée que traumatisée. Mais je n'en voit effectivement pas l'intérêt.

je suis sur un forum pour prof qui veulent se reconvertir etc.. et j'hallucine de lire des profs en gros penser que nous sommes surtout trop laxistes. Dernièrement un d'eux disait qu'il trouvait ça totalement incroyable des parents étant dépassés par des enfants de 3 ans, preuve en gros de leur échec éducatif...

je ne sais pas si ce membre a des enfants... mais ça montre une façon qu'ont certaines personnes dans le corps enseignant d'être convaincues d'avoir tout compris à la vie...et pourtant le fait de voir leur souffrance au travail ne leur ouvre pas toujours les yeux...

Je trouve ça abominable et je n'ai jamais vécu ça! Mais je ne parle que de moi bien sûr.

penny a écrit:

Mon école idéale: elle est ouverte, les enfants pourraient aller de classe en classe selon leur "niveau" dans un domaine, sans jugement, juste avec à l'esprit le respect du rythme de chacun

le truc qui règlerait mes tracas du moment !

Ah oui je me souviens de ça (le truc des notes du "meilleur" au "plus mauvais" au lycée ou au collège avec les profs les plus anciens. Bon, dans ma classe, c'était plus "stimulant" qu'autre chose, mais effectivement avec des enfants si jeunes et à niveaux si variés... quelle horreur.

(j'ai souvenir d'un devoir de sciences nat où je savais m'être plantée (et m'en foutais) en terminale. Je voyais les copies passer et les notes s'approcher de mes "prédictions". Quand on en est arrivé à moi j'ai dit "Ah ben voilà ! j'avais bien dit que j'aurais 2 ! ".)

pepina a écrit:

je suis sur un forum pour prof qui veulent se reconvertir etc.. et j'hallucine de lire des profs en gros penser que nous sommes surtout trop laxistes. Dernièrement un d'eux disait qu'il trouvait ça totalement incroyable des parents étant dépassés par des enfants de 3 ans, preuve en gros de leur échec éducatif...

je ne sais pas si ce membre a des enfants... mais ça montre une façon qu'ont certaines personnes dans le corps enseignant d'être convaincues d'avoir tout compris à la vie...et pourtant le fait de voir leur souffrance au travail ne leur ouvre pas toujours les yeux...

ça je connais bien, dans mon entourage...

Abi a écrit:

Ah oui je me souviens de ça (le truc des notes du "meilleur" au "plus mauvais" au lycée ou au collège avec les profs les plus anciens. Bon, dans ma classe, c'était plus "stimulant" qu'autre chose, mais effectivement avec des enfants si jeunes et à niveaux si variés... quelle horreur.

Oui, voilà ! Si petits, c'est juste abominable !